La rémunération incluse dans les annonces d’emploi : plus de 50% des Français hésitent à postuler sans indication de salaire

De plus en plus de candidats français jugent indispensable l’affichage de la rémunération dans les annonces d’emploi. En 2025, plus de la moitié des salariés refusent de postuler lorsque le salaire n’est pas précisé. Cette tendance, favorisée par une exigence accrue de transparence, a poussé l’Union européenne à adopter une directive contraignante applicable dès juin 2026. Cette réglementation, qui devra être transposée en droit français, impose aux employeurs de mentionner le salaire ou une fourchette indicative dans chaque offre publiée.

L’enjeu est de taille : il s’agit d’une demande forte des candidats, mais aussi d’un outil stratégique pour les recruteurs souhaitant optimiser leur attractivité sur des plateformes majeures telles que LinkedIn, Indeed, Pôle Emploi, Monster, HelloWork, Glassdoor, Apec ou Jobteaser. Cette évolution marque un tournant majeur dans le processus de recrutement, renforçant la confiance et facilitant la négociation salariale.

Pourquoi l’affichage du salaire dans les offres d’emploi influence la décision des candidats

Le refus de postuler à une annonce sans indication de rémunération n’est plus un phénomène marginal. Selon une enquête menée en 2025 auprès de 1 000 salariés par le cabinet Robert Half, 53 % des employés français hésitent à candidater s’ils ne connaissent pas le salaire proposé. Cette méfiance est souvent liée à une expérience professionnelle décevante où le poste semblait idéal, avant la révélation d’une rémunération inférieure aux attentes.

Cette méfiance influe directement sur les taux de candidature et la qualité des candidatures reçues. L’absence d’information salariale peut :

  • Décourager les profils qualifiés de postuler, engendrant un vivier de candidats réduit.
  • Allonger le délai de recrutement en multipliant les échanges inutiles sur la rémunération.
  • Dégrader l’image employeur, notamment sur des sites de notation comme Glassdoor ou HelloWork.
Facteur Impact en l’absence d’information salariale
Taux de candidature Baisse significative, plus de la moitié des candidats renoncent
Qualité des candidatures Diminution des profils adaptés
Durée du recrutement Augmentation liée à des échanges supplémentaires

Face à ces constats, il devient évident qu’un affichage clair du salaire est moins un luxe qu’une nécessité pour attirer les meilleurs talents.

Le rôle des plateformes d’emploi dans la transparence salariale

Les grands acteurs du recrutement en ligne comme LinkedIn, Indeed, Pôle Emploi, Monster, HelloWork, Glassdoor, Apec et Jobteaser se positionnent en premiers vecteurs du changement. Les plateformes intègrent de plus en plus la mention du salaire parmi les critères obligatoires à renseigner afin d’améliorer la qualité et la pertinence des offres.

  • Selon une enquête menée par HelloWork, 60 % des recruteurs indiquent désormais un salaire dans leurs annonces, contre 30 % en 2022.
  • La visibilité salariale devient un critère essentiel pour évaluer l’attractivité d’une offre et faciliter la recherche d’emploi.
  • Certains sites, comme Glassdoor, complètent ces données avec des retours salariés sur la rémunération réelle, renforçant la transparence.
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Les candidats privilégient ainsi des plateformes affichant clairement les salaires, valorisant leur temps et sécurisant leur démarche.

Plateforme Pourcentage d’annonces avec salaire en 2024 Progression depuis 2022
HelloWork 60% +30 points
LinkedIn 55% +25 points
Indeed 50% +20 points
Monster 45% +18 points

Les implications de la directive européenne sur la transparence salariale en 2026

À partir de juin 2026, l’obligation d’afficher la rémunération sur chaque offre deviendra une norme européenne contraignante. Toutes les entreprises, quelles que soient leur taille ou leur secteur, seront concernées par cette directive. Cette mesure renforce non seulement la transparence, mais aussi l’équité salariale.

Parmi les dispositions essentielles :

  • Obligation d’indiquer le salaire fixe ou une fourchette indicative sur toutes les offres publiées.
  • Interdiction de demander au candidat son salaire actuel ou son historique de rémunération.
  • Droit accordé aux salariés de demander des données sur la rémunération moyenne des collègues, ventilées par sexe et catégorie professionnelle.

Cet arsenal vise à combler les inégalités persistantes, notamment l’écart salarial homme-femme qui demeure à 14 % à travail équivalent.

Dispositions de la directive européenne Objectifs attendus
Affichage obligatoire du salaire Augmentation de la transparence, diminution des candidatures inappropriées
Interdiction de demander le salaire actuel Éviter de perpétuer les inégalités salariales
Accès aux données de rémunération ventilées Détection et réduction des écarts de salaire

Les bénéfices pour les candidats et les entreprises

L’affichage obligatoire du salaire dès l’offre d’emploi facilite la transparence et prépare la négociation salariale. Cette base claire :

  • Permet au candidat de mieux cibler ses offres et de négocier avec des arguments solides.
  • Diminution des incompréhensions et frustrations liées aux écarts entre attentes et propositions.
  • Valorisation de la marque employeur, notamment sur des plateformes comme Glassdoor ou LinkedIn.

Pour les recruteurs, c’est aussi un outil pour :

  • Réduire le turn-over grâce à une meilleure adéquation entre proposition salariale et attentes.
  • Gagner en temps en éliminant les pertes de temps liées aux négociations sans cadre clair.
  • Se conformer à la directive européenne sous peine de sanctions.

Des perspectives pour une meilleure égalité salariale

Grâce à la réglementation, les écarts salariaux entre hommes et femmes devraient reculer progressivement. La possibilité pour les salariés de demander les salaires moyens ventilés par genre au sein de leur entreprise ouvre une voie concrète vers une réduction des discriminations.

Des initiatives similaires sont déjà soutenues et promues par des acteurs de l’emploi comme Apec et Jobteaser, qui publient des guides et études sur la question.

  • Une plus grande transparence incite les entreprises à revoir leur politique salariale.
  • La prise de conscience des inégalités nourrit le dialogue social et les politiques d’égalité.
  • Les salariés mieux informés sont en mesure d’agir et de défendre leurs droits plus efficacement.
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Avantages de la transparence salariale Conséquences
Réduction des inégalités hommes-femmes Diminution progressive des écarts salariaux
Empowerment des salariés Meilleure connaissance et défense des droits
Amélioration de la marque employeur Attraction et fidélisation des talents

FAQ sur la rémunération dans les annonces d’emploi et la directive européenne

  • Pourquoi la rémunération n’est-elle pas toujours indiquée dans les offres ?
    Dans certains secteurs ou entreprises, la culture reste traditionnelle et la transparence salariale limitée. L’absence de salaire peut aussi être un choix stratégique pour attirer plus de candidatures initiales, bien que cette pratique soit de moins en moins efficace.
  • La fourchette salariale est-elle suffisante ou doit-on indiquer un montant précis ?
    La directive européenne autorise l’usage d’une fourchette. Cela laisse une certaine souplesse aux recruteurs tout en assurant une information claire pour les candidats.
  • Les employés peuvent-ils demander les salaires de leurs collègues ?
    Oui, selon la directive, les salariés ont le droit d’obtenir des informations sur la rémunération moyenne ventilée par sexe dans les catégories de travailleurs équivalentes.
  • Comment cette directive impactera-t-elle les négociations salariales ?
    L’affichage du salaire sert de base à la négociation, ce qui favorise un dialogue plus transparent et réduit les écarts injustifiés.
  • Quelles sanctions en cas de non-respect de cette directive ?
    Les entreprises qui ne respecteraient pas cette obligation s’exposent à des sanctions légales pouvant inclure des amendes et un impact négatif sur leur réputation.
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